La
partie du questionnaire permettant de mieux cerner
les usages que les jeunes font dInternet concerne,
comme les types dutilisation, un échantillon
limité. Seuls les élèves se déclarant
grands utilisateurs ou utilisateurs réguliers
dInternet ont répondu à ces questions,
quelque soit leur lieu de pratique.
Par ailleurs, la construction du questionnaire ne
nous permet pas de différencier les usages
à la maison, à lécole et
dans dautres contextes.

1 - Les différents types d'usages
2 - Les sites visités
3 - Modes et comportements d'utilisation
4 - Le rôle des réseaux
sociaux
5 - L'influence sur les pratiques
culturelles des jeunes
1
- LES DIFFÉRENTS TYPES D'USAGES |
Internet, pour quoi faire?
Q28
et 45
|
Quand
jutilise Internet à la maison,
cest...
n=172
|
Quand
jutilise l'ordinateur à la maison,
cest...
n-=355
|
pour
faire mes travaux scolaires
|
5%
|
6%
|
pour
mes loisirs
|
60%
|
50%
|
autant
pour mes travaux scolaires que pour mes loisirs
|
33%
|
41%
|
*
Elèves qui déclarent avoir Internet à
la maison et l'utiliser
Quand
jutilise Internet à la maison,
cest...
|
filles
|
garçons
|
|
petit
utilisateur
|
utilisateur
régulier
|
grand
utilisateur
|
pour
faire mes travaux scolaires
|
8%
|
3%
|
14%
|
4%
|
2%
|
pour
mes loisirs
|
46%
|
70%
|
42%
|
60%
|
70%
|
autant
pour mes travaux scolaires que mes loisirs
|
43%
|
26%
|
42%
|
33%
|
28%
|
Les
jeunes disent utiliser Internet avant tout pour se
distraire. Ils l'associent à un moment de détente,
qu'il s'agisse purement d'un loisir (musique, cinéma,
etc.) ou dune activité perçue
comme plus ludique que scolaire. Lusage exclusivement
scolaire est très minoritaire (5%).
L'ordinateur
semble ainsi perdre de sa valeur éducative
et acquérir une plus grande fonction ludique
dès lors qu'il est connecté à
Internet : en effet, le nombre de jeunes qui
déclarent l'utiliser essentiellement pour leurs
loisirs passe de 50% pour un ordinateur simple, à
60% pour un ordinateur connecté. On constate
également que plus les jeunes utilisent Internet
à la maison, plus leur utilisation est ludique
(70% des grands utilisateurs le font pour les loisirs).
Comme
pour l'ordinateur, et comme nous l'avons constaté
dans les éléments concernant l'utilisation
d'Internet à l'école, les garçons
ont tendance à associer nettement plus Internet
à un loisir (70%) que les filles (46%).
Ainsi,
contrairement aux motivations des parents souvent
exprimées lors de la prise d'abonnement à
Internet, Internet favoriserait une utilisation encore
plus ludique de l'ordinateur. Comme nous l'avions
vu en étudiant les représentations,
Internet est perçu par les adolescents avant
tout comme une activité de loisir, sous-entendue
"agréable", au contraire d'une activité
associée au travail, sous-entendue "sérieuse".
Quelles sont les activités des jeunes lorsqu'ils
vont sur Internet?
Q5.
En général, quand je vais sur Internet...
n=170*
|
font*
|
ne
font pas
|
je
visite des sites Internet (des pages Web)
|
90%
|
7%
|
je
cherche des informations pour mon intérêt
personnel
|
86%
|
12%
|
jutilise
les outils de recherche (exemples: Yahoo!, Lycos,
Alta Vista)
|
85%
|
11%
|
je
cherche des images
|
81%
|
17%
|
je
regarde des extraits vidéo ou jécoute
de la musique
|
72%
|
26%
|
jenvoie
des messages par courrier électronique
(e-mail)
|
71%
|
28%
|
je
cherche des informations pour faire mes travaux
scolaires
|
63%
|
36%
|
je
communique en direct avec d'autres utilisateurs
d'Internet (exemples: Chat, IRC, etc.)
|
56%
|
41%
|
je
télécharge (download) des
jeux vidéo ou des logiciels
|
46%
|
52%
|
je
joue à des jeux vidéo en direct
avec d'autres utilisateurs d'Internet
|
34%
|
65%
|
je
participe à des groupes de discussion
(forum, news groups)
|
32%
|
65%
|
je
laisse des commentaires sur les sites que je
visite
|
29%
|
69%
|
je
clique sur les messages publicitaires
|
26%
|
74%
|
je
crée moi-même des pages Web
|
19%
|
79%
|
je
réponds à des sondages ou à
des questionnaires
|
18%
|
81%
|
je
commande ou jachète des produits
(exemples: disques, revues, etc.)
|
9%
|
89%
|
*
L'échantillon ne prend en compte que les utilisateurs
réguliers et les grands utilisateurs.
"Font" regroupent les réponses "à l'occasion",
"souvent" et "très souvent". "Ne font pas" regroupent
les réponses "jamais" et "rarement". La différence
correspond à ceux qui ne se prononcent pas.
De
manière générale, la grande majorité
des adolescents pratique les activités liées
à la recherche d'informations d'une part, et
à la communication d'autre part. Toutefois,
ils semblent un peu plus nombreux à être
portés sur l'Internet documentaire (visite
de sites, recherche d'informations, d'images, de musique)
que sur l'Internet relationnel (courrier électronique
principalement). On notera que les usages réels
de ces jeunes ne correspondent pas parfaitement à
leurs représentations d'Internet, qu'ils voient
avant tout comme un outil de communication.
Les
entretiens permettent de recueillir des précisions
sur la manière avec laquelle les jeunes pratiquent
leurs activités, et sur leurs motivations.
Utiliser
des outils de recherche
Les
jeunes sont très nombreux à utiliser
les moteurs et les annuaires pour la recherche documentaire,
et beaucoup en citent spontanément. Mais lorsqu'ils
sont sur Yahoo! ou sur Voilà,
exemples qu'ils donnent le plus souvent, ils utilisent
autant la fonction de recherche que les outils de
communication en ligne et les informations sur l'actualité
que le site propose. En réalité, ils
ne considèrent pas qu'ils "utilisent" les moteurs
de recherche, mais plutôt qu'ils "visitent"
les sites de moteurs de recherche.
Nous
avons ainsi constaté que les jeunes qui disent
s'informer avec Internet trouvent généralement
leurs informations précisément sur ces
sites plutôt que sur les médias en ligne.
Leur mode d'information se limite donc à une
consultation de brèves, le plus souvent des
dépêches d'agence, mais parfois aussi
des communiqués de presse relevant du domaine
de la promotion et de la publicité de marques
plutôt que de l'information.
- "Je
consulte des sites dinfos, souvent, sur
Yahoo!, dit Claire (17 ans), parfois sur
le site du Monde, par exemple pour le Kosovo."
- "Je
regardais les infos quand jétais
en Grande-Bretagne, se souvient Thierry (19 ans),
pour suivre le sport ou les infos françaises.
Je regardais Yahoo! France."
Chercher
des images
Voilà
une des activités les plus prisées par
les jeunes. Ils cherchent des images pour toutes sortes
de raisons: pour le plaisir de les regarder, pour
les conserver, pour les réutiliser
- Pour
Vincent (14 ans), un bon site est un site où
il y a notamment "beaucoup de photos inédites".
- Margaux
(14 ans) surfe un peu au hasard, sans rien chercher
de particulier, mais dit regarder plus particulièrement
les images.
- Adrien
(13 ans) cherche des images, notamment liées
au cinéma, quil télécharge
et imprime pour les afficher dans sa chambre.
- Hubert
(14 ans) cherche des images de son sport favori,
lhaïkido, quil montre à
des copains ou dont il se sert pour illustrer
des dossiers quil constitue.
-
Avec les images que Jacotte (17 ans) récupère
sur Internet, elle constitue parfois des dossiers,
réalise des photo-montages et parfois même
presse un cédérom pour elle.
Regarder
des extraits vidéo ou écouter de la
musique
Concernant
la musique, les jeunes considèrent souvent
qu'ils écoutent de la musique à partir
du moment où ils vont sur un site sonorisé,
et pas seulement lorsqu'il faut faire une manipulation
pour charger un fichier son (type MP3), ce qui élargit
considérablement les possibilités d'écoute
de musique.
Envoyer
des messages par courrier électronique
Lorsqu'ils
envoient des messages (71%), les jeunes déclarent
le faire "souvent" (25%), mais surtout "très
souvent" (32%). Utiliser le courrier électronique
ne semble donc pas être une pratique occasionnelle.
Elle est d'ailleurs souvent une conséquence
du départ ou de la présence à
l'étranger d'un membre de la famille, avec
lequel on entretient des relations suivies. Mais cest
aussi une des pratiques scolaires les plus répandues,
particulièrement à l'école primaire,
à en croire les déclarations des élèves
(voir l'utilisation à l'école) et comme
le montrent les rapports publiés par le ministère
de l'Education.
- Pour
l'instant, Steve (14 ans) n'utilise pas la messagerie:
"Je sais pas avec qui je ferais ça. Mais
je vais commencer les e-mails avec mes oncles
en Espagne et à Paris."
- Hubert
(13 ans) utilise le courrier électronique
pour communiquer avec ses correspondants à
létranger. Il a constaté que
les échanges étaient un peu plus
fréquents qu'avec le courrier traditionnel.
Sans doute, explique-t-il, parce que le papier
impose une forme stricte, et que la réponse
à un courrier électronique obéit
à des règles moins précises.
Il a vu un de ses amis communiquer par NetMeeting,
mais comme pour le Chat, il ne trouve pas ça
très intéressant.
Communiquer
en direct avec d'autres utilisateurs d'Internet
Lorsqu'ils
évoquent le Chat, les jeunes font généralement
référence aux sites WebChat plutôt
qu'à l'Internet Related Chat, le WebChat demandant
une connaissance et une maîtrise d'Internet
moins poussées que l'IRC.
Rappelons que parmi les jeunes qui "chattent", tous
ne sont pas des inconditionnels. Comme nous l'avons
remarqué à propos des représentations,
plusieurs émettent même des critiques
sévères sur cette forme de communication
quils jugent plutôt insignifiante car
elle ne conduit quà des relations superficielles,
si bien que leur intérêt sest vite
émoussé et leur pratique du Chat na
souvent pas dépassé quelques séances
sans suite.
Notons également que si le Chat est pratiqué
par plus de la moitié des jeunes interrogés,
un quart d'entre eux déclare néanmoins
ne l'avoir jamais utilisé.
- Margaux
(14 ans) déclare communiquer beaucoup par
Internet. Elle discute avec ses amis quelle
retrouve dans les "salons", mais aussi avec des
gens quelle rencontre là. Elle se
sert du Chat pour faire connaissance et utilise
ensuite le courrier électronique pour échanger
sur des sujets plus personnels. Elle dit s'être
fait des amis et avoir rencontré certains
d'entre eux, ceux qui habitent en France. Margaux
dit fréquenter aussi, parfois, les forums
concernant les séries télévisées:
elle les utilise pour connaître le résumé
des épisodes quelle a manqués.
- "Jai
abandonné les jeux en direct, explique
Axel (13 ans), mais je fais du Chat, beaucoup.
Surtout le soir, quand je ne sais pas quoi faire.
Je préfère cela aux e-mails. Jenvoie
des petits messages à des gens pour dire
"Bonjour!", mais je mets presque toujours une
pièce jointe avec des documents, des démos
ou des photos. Parfois aussi pour demander quelque
chose."
- Pour
certains, comme Pauline (12 ans), le Chat est
assimilé à un jeu en direct sur
Internet. "Parfois, raconte-t-elle à propos
de séances de Chat, on se fait passer pour
dautres gens, des gens de 20 ans, cest
plus amusant".
Jouer
à des jeux vidéo en direct avec d'autres
utilisateurs d'Internet
34%
des jeunes déclarent jouer à des jeux
vidéo en direct. Il est toutefois possible
qu'ils ne "jouent" pas vraiment, mais qu'ils aient
des pratiques autour du jeu, beaucoup semblant n'avoir
lu que la première partie de la question ("je
joue à des jeux vidéo"). Lors des entretiens,
les jeunes précisent souvent qu'ils vont sur
Internet chercher des solutions de jeux vidéo
sur PlayStation, des règles de jeux de rôle,
ou éventuellement qu'ils chargent de nouveaux
jeux.
Notons là encore que plus de la moitié
d'entre eux déclarent n'avoir jamais pratiqué
cette activité sur Internet.
"Je
vais sur Internet surtout pour les jeux, dit Steve
(13 ans). Les jeux, cest pour trouver des
solutions. Je vais régulièrement
sur six sites, toujours les mêmes, pour
chercher de nouvelles règles, par exemple
pour mes figurines. Je vais dans des boutiques
de jeux et je vois sur Internet sil y a
de nouvelles règles ou de nouveaux personnages."
Participer
à des groupes de discussion
Lors
des entrevues, nous avons constaté que les
jeunes ne savent pas très bien ce que sont
ces groupes de discussion, quils confondent
souvent avec le Chat ou les services de messagerie
électronique.
Claire
(17 ans) pense visiblement au Chat quand elle
relate son expérience: "Les groupes de
discussion mont vraiment déçue.
Cest superficiel. Surtout quand on est une
fille, tous les mecs tournent autour, ils ne parlent
que de sexe."
Cliquer
sur les messages publicitaires
Les
réponses à cette question sont difficiles
à interpréter. La formulation de la
question suppose que les jeunes identifient clairement
ce qui est du domaine de la publicité et ce
qui relève de l'information. Or, nous avons
remarqué que les jeunes ne sont pas toujours
conscients de cliquer sur des messages publicitaires
lorsqu'ils le font en surfant sur le Web.
Créer
eux-mêmes des pages Web
Les
jeunes ne montrent pas beaucoup d'intérêt
pour la conception de pages personnelles. Il semble
qu'ils perçoivent Internet presque exclusivement
comme un lieu de consultation et de communication,
et non comme un lieu de création. Les rares
créateurs de pages Web l'ont fait une fois,
avec leur père ou leur mère, ou plus
souvent dans le cadre des cours de technologie. Lorsque
l'activité prend place à l'école,
elle constitue un "devoir" à réaliser
selon des paramètres déterminés
par lenseignant et des objectifs pédagogiques
précis, et sert généralement
à démontrer la capacité des jeunes
à mettre à profit des compétences
acquises plutôt qu'à abriter une parole
spécifique destinée à être
diffusée. Dailleurs, ces pages sont souvent
hébergées sur des serveurs dont laccès
est limité.
Commander
ou acheter des produits
De
toute évidence, les transactions en ligne des
jeunes se trouvent limitées par l'absence de
carte de crédit personnelle. Mais la limite
est aussi celle qu'ils se donnent : lors des
entretiens, comme nous l'avons mentionné à
propos de leurs représentations d'Internet,
ils expriment des réserves sur l'intérêt
du commerce électronique et de la méfiance
sur le fonctionnement de ce service.
Q5.
En général, quand je vais sur Internet...
|
oui*
n=170
|
|
filles
|
garçon
|
|
utilisateur
régulier
|
grand
utilisateur
|
je
visite des sites Internet
|
90%
|
85%
|
93%
|
85%
|
97%
|
je
cherche des informations pour mon intérêt
personnel
|
86%
|
90%
|
84%
|
84%
|
90%
|
jutilise
les outils de recherche
|
85%
|
77%
|
90%
|
81%
|
91%
|
je
cherche des images
|
81%
|
77%
|
83%
|
77%
|
87%
|
je
regarde des extraits vidéo ou jécoute
de la musique
|
72%
|
68%
|
75%
|
66%
|
82%
|
jenvoie
des messages par courrier électronique
(e-mail)
|
71%
|
81%
|
66%
|
60%
|
88%
|
je
cherche des informations pour faire mes travaux
scolaires
|
63%
|
76%
|
56%
|
52%
|
79%
|
je
communique en direct avec d'autres utilisateurs
d'Internet
|
56%
|
60%
|
55%
|
40%
|
81%
|
je
télécharge (download) des
jeux vidéo ou des logiciels
|
46%
|
24%
|
59%
|
36%
|
62%
|
je
joue à des jeux vidéo en direct
avec d'autres utilisateurs d'Internet
|
34%
|
15%
|
44%
|
26%
|
44%
|
je
participe à des groupes de discussion
|
32%
|
35%
|
31%
|
19%
|
53%
|
je
laisse des commentaires sur les sites que je
visite
|
29%
|
26%
|
31%
|
20%
|
43%
|
je
clique sur les messages publicitaires
|
26%
|
21%
|
29%
|
25%
|
26%
|
je
crée moi-même des pages Web
|
19%
|
10%
|
25%
|
12%
|
31%
|
je
réponds à des sondages ou à
des questionnaires
|
18%
|
13%
|
20%
|
11%
|
28%
|
je
commande ou jachète des produits
|
9%
|
10%
|
9%
|
2%
|
21%
|
"Oui"
regroupe les réponses "à l'occasion",
"souvent" et "très souvent".
Filles
et garçons ont beaucoup de pratiques identiques:
les unes et les autres sont très nombreux à
déclarer visiter des sites Internet, utiliser
les outils de recherche, regarder des extraits vidéo
ou écouter de la musique, et peu nombreux à
participer à des groupes de discussion, répondre
à des sondages ou à des questionnaires,
commander des produits, cliquer sur des messages publicitaires,
laisser des commentaires sur les sites visités.
Globalement
et comme nous l'avons remarqué à plusieurs
reprises, les filles ont des pratiques assez proches
de celles des petits utilisateurs et des jeunes garçons.
Toutefois, elles semblent utiliser un peu plus que
les garçons les outils de communication dInternet,
que ce soit en direct sur des canaux de Chat ou en
différé par messagerie (81% des filles,
66% des garçons), surtout si elles ont plus
de 15 ans (87%). Dans les entretiens, elles décrivent
plus volontiers que les garçons leurs sessions
sur le Chat, confirmant ainsi leur intérêt
pour cette pratique.
Certaines
pratiques sont plus fortement masculines: jouer en
direct avec dautres (44% de garçons et
15% de filles), télécharger des jeux
vidéo ou des logiciels (59% des garçons,
alors que les filles sont 58% à déclarer
ne jamais le faire, et que pas une seule fille de
moins de 15 ans ne déclare télécharger
très souvent).
D'autres pratiques sont plus féminines, en
particulier la recherche dinformations pour
des travaux scolaires (sur 63% de jeunes qui déclarent
avoir cette pratique, les filles sont 76% à
le faire, principalement les plus de 15 ans).
Les
grands utilisateurs semblent avoir une pratique plus
diversifiée que les autres.
- Ils se servent nettement plus que les autres
des outils de communication dInternet: 81% déclarent
utiliser le Chat, sur une moyenne de 56%,
- ils utilisent un peu plus ou autant lInternet
documentaire,
- et nettement plus, mais peu en quantité
absolue, lInternet transactionnel: si seuls
9% des utilisateurs déclarent commander sur
Internet ou essayer de le faire-, les grands utilisateurs
sont 21% à déclarer le faire, mais à
loccasion.
Nicolas
(18 ans) connaît bien Internet et l'a mis
au service de sa passion, laviation. Pour
cela, il l'utilise avant tout comme outil documentaire,
mais aussi comme outil de communication. Il cherche
dans les sites spécialisés des informations
sur les nouveaux prototypes, et sil ne trouve
pas parce que le site na pas été
mis à jour, il va sur le Chat du site pour
demander directement le renseignement. Le Chat
est alors un outil qui lui permet de sinformer
plus en profondeur, ou de donner lui-même
des renseignements à dautres personnes.
Il joue également, avec des jeux de simulation
daviation.
Les sites Internet sont pour Nicolas complémentaires
des magazines spécialisés. "Avec
Internet, on a très vite des fiches techniques
et des données brutes, mais avec la presse,
on a lhistorique, lanalyse, etc."
Nicolas utilise aussi les sites personnels sur
laviation pour obtenir des photos quon
ne trouve pas dans la presse. Il imprime les documents
qui lintéressent pour constituer
des dossiers.
Ces
jeunes ont développé des activités
spécifiques, qui sont propres à cette
période de la vie. En effet, il semblerait
que les adultes soient nettement moins concernés
par la recherche d'images sur Internet (alors que
cette activité occupe 81% des adolescents),
ou par le visionnement d'extraits vidéos et
l'écoute de musique (qui occupent 72% d'entre
eux).
Autre
activité caractéristique de ce groupe
d'âge, la communication sur Internet par le
Chat concerne plus de la moitié des
jeunes interrogés. On peut raisonnablement
penser que le bavardage en direct sur Internet reste
l'apanage des jeunes. Il s'inscrit d'ailleurs dans
la lignée des comportements d'usage intensifs
constatés en téléphonie; en effet,
cette utilisation relativement importante des moyens
de communication s'expliquerait par le besoin de contact
permanent avec le réseau amical, qui est caractéristique
de cet âge.
1 - Les différents types d'usages
2 - Les sites visités
3 - Modes et comportements d'utilisation
4 - Le rôle des réseaux
sociaux
5 - L'influence sur les pratiques
culturelles des jeunes
Q7. Habituellement,
quand je vais sur Internet, je visite des sites de
n=170*
|
Oui*
|
|
filles
|
garçons
|
Arts,
spectacles et divertissement (cinéma,
télévision, vedettes, groupes
de musique, expositions, mode, etc.)
|
72%
|
79%
|
68%
|
Jeux
(jeux vidéo, simulations, war games,
arcades, etc.)
|
66%
|
37%
|
82%
|
Communication
en ligne (Chat, forums, groupes de discussion,
débats)
|
53%
|
56%
|
51%
|
Sports
(foot, vélo, tennis, basket, course automobile,
etc.)
|
51%
|
32%
|
62%
|
Informatique
et Internet (multimédia, logiciels, mises
à jour)
|
51%
|
29%
|
64%
|
Actualité
et information (bulletins de nouvelles radio/télévision
/ journaux; sujets dactualité,
dossiers spéciaux, etc.)
|
50%
|
52%
|
49%
|
Loisirs
(hobbies, plein air, bricolage, etc.)
|
44%
|
32%
|
50%
|
Sciences
et technologies (sciences de la nature, astronomie,
écologie, biologie, etc.)
|
41%
|
32%
|
46%
|
Exploration
géographique (régions du monde,
les villes et les pays étrangers, leurs
habitants, etc.)
|
38%
|
35%
|
39%
|
Références
et annuaires (météo, cartes, pages
jaunes, horaires, etc.)
|
35%
|
35%
|
35%
|
Sciences
humaines (histoire, civilisations, religions,
psychologie, etc.)
|
35%
|
42%
|
31%
|
Éducation
(sites éducatifs; information sur les
écoles, sur les programmes scolaires)
|
25%
|
32%
|
20%
|
Autres
types de sites
|
15%
|
6%
|
19%
|
Institutions
et politique (gouvernements, parlement, partis
politiques, municipalités, etc.)
|
11%
|
13%
|
10%
|
Commerce
et économie (emploi, compagnies, produits,
télé-achats, etc.)
|
8%
|
5%
|
10%
|
*
L'échantillon ne prend en compte que les utilisateurs
réguliers et les grands utilisateurs.
"Oui" regroupent les réponses à "à
l'occasion", "souvent" et "très souvent".
Comme
on le constate à nouveau avec ce tableau, les
sites les plus populaires chez les jeunes se rapportent
au divertissement. On ne s'étonnera pas de
trouver, aux premières places, des sites liés
aux spectacles, aux jeux et à la communication,
étant donné l'importance de ces sujets
pour les adolescents en général.
Les
utilisateurs étaient invités à
cocher les cases correspondant à leurs domaines
de prédilection, mais aussi à indiquer
sur le questionnaire le nom de trois de leurs sites
préférés. Un tiers d'entre eux
environ n'a pas répondu du tout à cette
question ouverte. Sur les 170 répondants, 110
(68%) ont cité un site, 92 (54%) en ont cité
deux, et 74 (43,5%) trois.
Parmi
les sites les plus souvent mentionnés, on trouve
là encore les sites de médias (les chaînes
de télévision et les stations de radio
les plus populaires chez les jeunes comme M6, TF1
ou Skyrock, plus rarement des séries
télévisées), les sites de jeux
et dans une moindre mesure ceux de sport. Mais les
sites les plus fréquemment nommés sont
ceux des fournisseurs d'accès et des moteurs
de recherche, qui d'ailleurs parfois se confondent.
A cette liste vient parfois sajouter le nom
de sites sortant de lordinaire, qui témoignent
de lintérêt personnel du jeune
pour un domaine particulier: l'histoire, l'aviation,
le hockey, des jeux particuliers, etc.
Les
sites des médias sont utilisés généralement
pour une recherche d'information concernant l'actualité.
Séverine (15 ans) a ainsi cherché
des documents sur la tempête de décembre
1999 en France en tapant le nom dun quotidien
régional.
Mais
ce n'est pas toujours le cas. S'il était
confronté à une recherche sur, par
exemple, les ours, Franz (12 ans) taperait TF1,
faute de savoir comment s'y prendre autrement.
Là
encore, filles et garçons ont beaucoup de sujets
dintérêt communs, mais on retrouve
les domaines typiquement masculins auxquels les filles
sintéressent peu: les sites de sport
(62% de garçons, 32% de filles), dinformatique
(64% de garçons, 29% filles), de jeux (82%
de garçons, 37% de filles), et de façon
moins nette les sites de sciences et technique ou
de loisirs.
Les filles vont un peu plus sur les sites éducatifs
(ce qui reste une pratique globalement minoritaire),
et les sites de communication en ligne (surtout les
filles plus âgées).

1 - Les différents types d'usages
2 - Les sites visités
3 - Modes et comportements d'utilisation
4 - Le rôle des réseaux
sociaux
5 - L'influence sur les pratiques
culturelles des jeunes
3
- MODES ET COMPORTEMENTS D'UTILISATIONS |
Les comportements de consultation
Q
8 et 9.
n=170
|
oui
|
|
filles
|
garçons
|
Il
m'arrive de retourner sur des sites
Internet
que j'ai déjà visités...
|
91%
|
87%
|
93%
|
Quand
j'utilise Internet, j'imprime
les
pages qui s'affichent à l'écran...
|
63%
|
73%
|
57%
|
Les
jeunes interrogés, filles et garçons,
déclarent massivement retourner sur les mêmes
sites. Cette fidélité aux sites préférés
est d'autant plus nette que les élèves
sont plus âgés et sont de plus grands
utilisateurs.
En revanche, les filles ont nettement plus que les
garçons recours à l'impression de pages,
et moins à la capture décran ou
au téléchargement. Est-ce lié
aux pratiques "féminines" mises en lumière
précédemment, les filles préférant
les sites éducatifs et les garçons plutôt
les sites de jeux et d'informatique, et/ou au moindre
goût des filles pour la dimension informatique
d'Internet ?
En
entretiens, nous avons fréquemment invité
les jeunes à décrire leurs séances
de sur Internet. Lorsqu'il ne s'agit pas purement
et simplement d'un surf aléatoire mené
au hasard des liens hypertexte, les visites de sites
ressemblent davantage à un "petit tour" dans
des lieux connus, où l'on passe pour voir s'il
y a quelque chose de neuf, plutôt quà
une découverte d'horizons nouveaux. Internet
est plutôt utilisé pour creuser un domaine
dont on est proche (un passe-temps par exemple), et
vient conforter un territoire déjà balisé.
Il est frappant de constater que les jeunes sont majoritairement
peu curieux, ou tout au moins se sentent impuissants
devant la richesse du Web, qu'ils disent souvent ne
pas savoir aborder tous seuls. Les adolescents les
moins aguerris ou les plus jeunes visitent avant tout
les sites de marques qui leur sont familières,
qu'il s'agisse de médias ou d'entreprises commerciales.
Ces sites représentent souvent pour eux une
porte d'accès à Internet. Il semble
en outre que plusieurs d'entre eux soient allés
à la découverte du Web en tapant le
nom d'une série télévisée.
Arnaud
(13 ans) va sur le site Miko avec ses amis pour
y jouer. Il se souvient aussi "avoir fait le site
Star Wars", des sites de marques (il cite Nike,
Adidas
), TF1 pour trouver des informations
de foot, de rugby
, Skyrock pour voir la
photo des animateurs.
Q
13. Habituellement, quand je vais sur des sites Internet...
n=170
|
oui
|
|
filles
|
garçons
|
je
navigue en cliquant sur des mots ou des images
|
83%
|
87%
|
80%
|
je
cherche des sites précis avec les outils
de recherche (Exemples: Yahoo!, Lycos, Alta
Vista, etc.)
|
83%
|
81%
|
85%
|
je
vais sur des sites en écrivant ladresse
(exemple: http://www...)
|
78%
|
69%
|
82%
|
j'essaie
de trouver des sites en imaginant leur adresse
(exemple: http://www...)
|
46%
|
29%
|
56%
|
j'utilise
des signets (bookmarks)
|
24%
|
13%
|
31%
|
Les
jeunes interrogés, filles et garçons,
ne semblent pas privilégier un mode de consultation
des sites plutôt qu'un autre: ils sont autour
de 80% à déclarer utiliser l'hypertexte,
les moteurs et à écrire des adresses.
Les petits utilisateurs, mais également des
utilisateurs réguliers, ont généralement
une pratique qui se limite à un surf aléatoire
du Web.
- Séverine
(15 ans) dit "ne pas trop savoir où aller",
navigue au petit bonheur avec lhypertexte
et regarde les pages sans vraiment lire. Elle
ne sait pas bien ce quest un moteur de recherche,
même si elle connaît le nom Yahoo!,
et ne sest jamais rendu compte que sa page
daccueil était celle dun moteur.
Elle ignore lexistence des signets.
- Même
constat pour Franz (12 ans), utilisateur régulier.
Il passe toujours par la fonction recherche de
son hébergeur et tape "NHL" (national hockey
league). Il arrive "sur des informations sur la
NHL, des photos et une liste de sites". Pour choisir
dans cette liste, il parcourt les notices et s'arrête
plutôt sur les "galeries d'images". Ou bien
il explore les liens un par un. S'il va sur un
site qui ne lui plaît pas, il clique sur
"précédent" pour revenir toujours
à la liste initiale. Il "clique au hasard"
sans trop savoir ce qu'il va trouver derrière
le lien, parce qu'il pense que "c'est toujours
sur le même sujet". Pourtant, "ça
arrive souvent que ce ne soit pas sur le même
sujet".
- Arnaud
(13 ans) ne sait pas bien décrire son mode
de consultation. Pour entrer sur un site, il dit
toujours taper ladresse complète,
quil a repérée dans les publicités.
Mais au fil de l'entretien, il s'avère
qu'il utilise aussi des moteurs (il cite Voilà,
sans savoir de quoi il s'agit).
- Mylène (14
ans) explique: "pour trouver les sites, jai
tapé au hasard: .com ou .fr. Je connais
les styles dadresses par la pub ou à
la radio."
Pour
bon nombre de jeunes, la pratique qui consiste à
naviguer sur le Web en écrivant directement
ladresse supposée dun site, plutôt
que dutiliser les moteurs de recherche, est
un révélateur de la manière dont
ils sapproprient Internet. En effet, cest
là une intégration du vocabulaire, du
jargon dInternet: les "www" leur deviennent
aussi familiers que le code postal de leur résidence,
et l'organisation des adresses simples leur devient
parfois transparente au point qu'ils sont capables
de la transposer.
Lorsque
nous leur avons demandé pourquoi ils préfèrent
procéder de cette façon plutôt
que dutiliser un moteur de recherche, les jeunes
utilisateurs mentionnent quils trouvent souvent
cela plus rapide. A leur avis, le moteur de recherche
fournit une liste de pages qui, bien souvent, nont
rien à voir avec ce qu'ils attendent. Ils estiment
que de tenter de reconstituer ladresse dun
site est une technique assez efficace. A cela vient
sajouter le fait que de plus en plus, les médias
indiquent ladresse précise des sites
dont ils parlent. Les jeunes se sont donc habitués
à surfer en inscrivant directement ladresse.
De plus, ils nous disent qu'ils naviguent souvent
sur les mêmes sites. Il est donc facile et naturel
pour eux de mémoriser les adresses de leur
petite dizaine de sites préférés.
En
revanche, les 3/4 des jeunes interrogés déclarent
ne pas se servir des signets. Les entretiens montrent
qu'en réalité, ils ignorent simplement
leur existence. Que l'on parle de signet, de favori,
de bookmark, nombre d'entre eux ne voient pas ce dont
il s'agit. Il est vrai que l'utilisation de signets
est liée à un rapport privé aux
documents, ce que la consultation d'Internet dans
un lieu public ou à l'école (en réseau)
ne permet pas facilement. On constate d'ailleurs que
les jeunes qui ont Internet à la maison sont
plus nombreux, mais toujours rares, à utiliser
les signets (27%, contre 10% qui n'ont pas Internet
chez eux).
- Certains
dentre eux, comme Thierry (19 ans), développent
des stratégies de remplacement pour indexer
leurs pages préférées: "Pour
les signets, jai un répertoire papier
avec les adresses les plus utilisées."
- Axel
(13 ans) préfère les signets, mais
notre questionnaire lui a donné des idées:
"J'ai une cinquantaine de signets, mais depuis
le questionnaire, j'essaie d'imaginer les adresses,
pour voir."
En
moyenne, les filles semblent avoir des modes de consultation
moins variés que les garçons. Elles
sont beaucoup moins nombreuses à trouver un
site en écrivant une adresse, en l'imaginant
ou en utilisant des signets. Est-ce dû à
une moins grande connaissance du fonctionnement d'Internet,
les filles ayant découvert Internet plus tard
que les garçons? Est-ce lié à
une aisance plus grande des garçons avec l'ordinateur?
Le choix de la langue
Q
10, 11 et 12. Je vais sur des sites Internet...
n=170*
|
oui*
|
|
filles
|
garçons
|
en
français (langue maternelle)
|
86%
|
89%
|
83%
|
en
anglais
|
73%
|
63%
|
79%
|
en
d'autres langues
|
20%
|
18%
|
21%
|
Q
41 a et b. Quelle est ta connaissance de l'anglais ?
n=524
|
assez
bien
et
très bien
|
|
filles
|
garçons
|
je
parle anglais
|
45%
|
43%
|
46%
|
je
lis l'anglais
|
49%
|
46%
|
51%
|
Rappelons
au préalable que, selon une étude de
la société Inktomi réalisée
en janvier 2000, sur plus d'un milliard de pages Web
recensées, 86,6% sont en anglais et 2,4% en
français.
Les jeunes vont prioritairement sur des sites en français
(86%), mais aussi très souvent en anglais (73%).
Il leur arrive également de visiter des sites
en une autre langue (20%). C'est alors l'espagnol
qui est cité en premier, devant huit autres
langues (arabe, portugais, créole, tamoul
).
Les entretiens montrent que ces déclarations
correspondent soit à une pratique familiale,
soit à des usages pédagogiques en classe
de langue étrangère.
On
constate que les jeunes Parisiens sont moins nombreux
(79%) que les Rochelais (94%) à déclarer
visiter des sites en français, et plus nombreux
pour les autres langues. Il se pourrait qu'il s'agisse
là de l'effet d'une capitale cosmopolite sur
les jeunes.
On remarque également que les garçons
sont plus nombreux que les filles à déclarer
visiter des sites en anglais. Cela peut sexpliquer
par le type de sites quils disent fréquenter
régulièrement (technique, informatique),
qui sont souvent anglophones.
-
Franz (12 ans) dit visiter beaucoup plus souvent
des sites en anglais qu'en français, ce
qu'il explique facilement: la première
page qui s'affiche lors de sa connexion est en
anglais, et donne des liens vers des sites anglophones.
Cela lui convient bien puisque ses sites favoris
concernent le hockey sur glace et qu'ils sont
en anglais.
-
Adrien (13 ans) explique que pour éviter
de tomber sur des sites en anglais, il choisit
plutôt des sites en .fr, ou des sites dont
il sait quils sont bilingues.
Eprouvent-ils
des difficultés devant des sites en anglais?
Une petite moitié de l'échantillon estime
avoir une bonne maîtrise de l'anglais: 45% déclarent
bien parler l'anglais, et 49% bien le lire. Les pourcentages
grimpent avec l'âge, mais surtout en fonction
de la présence d'Internet à la maison
et de son degré d'utilisation: 66% des grands
utilisateurs déclarent bien parler l'anglais,
et 82% bien le lire. Internet contribue-t-il à
l'acquisition de connaissances en langue anglaise,
ou faut-il maîtriser l'anglais pour développer
une pratique régulière d'Internet? Ces
jeunes surévaluent-ils leurs performances personnelles?
Les entretiens apportent sur ce sujet quelques d'éclairages:
- Franz
(12 ans) reconnaît comprendre très
mal l'anglais (il a commencé à l'étudier
l'année précédente au collège).
Pourtant, sur Internet, l'anglais ne lui pose
pas de problèmes puisqu'il cherche "très
souvent des images". Des images "pour les regarder",
comme il regarde les images d'un magazine.
- Claire
(17 ans) choisit plutôt des sites en français:
"Je ne suis pas encore au point en anglais. C'est
trop lourd de tout traduire".
- "L'anglais
est un obstacle, reconnaît Mylène
(15 ans). Je laisse si je tombe sur un site en
anglais."
Il
semble donc que la consultation des sites se fasse
surtout en français. Mais la compétence
linguistique semble avoir un impact minimum sur le
choix des sites. En effet, un jeune sur deux estime
qu'il comprend pas, très peu ou pas du tout
l'anglais, mais plus de sept sur dix consultent quand
même des contenus rédigés dans
cette langue. Dans cette perspective, la langue ne
semble pas un critère de sélection très
important des sites visités.
Un
profil particulier: celui des grands utilisateurs
Q8
à Q12
|
échantillon
n=170
|
utilisateurs
réguliers
|
grands
utilisateurs
|
Il
m'arrive de retourner sur des sites Internet
que j'ai déjà visités
|
à
l'occasion
souvent
très
souvent
|
26%
46%
18%
|
90%
|
24%
58%
9%
|
90%
|
29%
29%
32%
|
91%
|
Je
vais sur des sites Internet en français...
|
à
l'occasion
souvent
très
souvent
|
13%
38%
35%
|
86%
|
11%
37%
35%
|
83%
|
16%
38%
34%
|
88%
|
Je
vais sur des sites Internet en anglais...
|
à
l'occasion
souvent
très
souvent
|
23%
32%
18%
|
73%
|
23%
30%
13%
|
66%
|
24%
35%
25%
|
84%
|
je
navigue en cliquant sur des mots ou des images
|
à
l'occasion
souvent
très
souvent
|
19%
43%
21%
|
83%
|
24%
43%
12%
|
79%
|
12%
43%
34%
|
89%
|
je
cherche des sites précis avec les outils
de recherche
|
à
l'occasion
souvent
très
souvent
|
12%
34%
37%
|
83%
|
15%
42%
23%
|
80%
|
9%
22%
59%
|
90%
|
je
vais sur des sites en écrivant ladresse
|
à
l'occasion
souvent
très
souvent
|
24%
24%
30%
|
78%
|
31%
24%
22%
|
77%
|
13%
24%
43%
|
80%
|
j'utilise
des signets (bookmarks)
|
à
l'occasion
souvent
très
souvent
|
10%
8%
6%
|
24%
|
7%
6%
2%
|
15%
|
15%
10%
13%
|
38%
|
j'essaie
de trouver des sites en imaginant leur adresse
(exemple: http://www...)
|
à
l'occasion
souvent
très
souvent
|
25%
14%
7%
|
46%
|
24%
15%
8%
|
47%
|
26%
13%
6%
|
45%
|
Les
grands utilisateurs ont un comportement légèrement
différent des utilisateurs réguliers.
S'ils disent imprimer des pages aussi souvent que
les autres, ils usent de tous les modes de navigation,
nhésitant pas à diversifier leurs
pratiques. Ils vont autant que les autres sur des
sites en français, mais beaucoup plus que les
autres sur des sites en anglais.
1 - Les différents types d'usages
2 - Les sites visités
3 - Modes et comportements d'utilisation
4 - Le rôle des réseaux
sociaux
5 - L'influence sur les pratiques
culturelles des jeunes
4
- LE RÔLE DES RÉSEAUX SOCIAUX |
4
- Le rôle des réseaux sociaux
Comment
les jeunes découvrent-ils de nouveaux sites?
Q14. En
général, je découvre des sites
Internet grâce à....
n=170
|
oui
|
mes
amis
|
75%
|
mes
frères et surs
|
31%
|
mes
parents
|
29%
|
mes
professeurs
|
12%
|
|
la
télévision ou la radio
|
71%
|
des
magazines et des journaux
|
75%
|
d'autres
sites Internet
|
58%
|
Pour
découvrir de nouveaux sites, les jeunes, filles
et garçons, ont massivement recours ou
font massivement confiance à leurs amis et
aux médias.
Les
amis sont une bonne source de découverte
pour les jeunes qui n'ont pas Internet à la
maison. Or on peut penser que ce sont ceux-là
aussi qui utilisent Internet chez les amis. Les amis
paraissent également jouer un rôle particulièrement
important pour les élèves de quatrième
(environ 14 ans). Ils sont 94% à déclarer
avoir découvert des sites grâce à
leurs amis, partageant sans doute des complicités
sur des sujets communs.
Lorsqu'ils sont entre eux, les jeunes semblent parler
peu des sites qu'ils ont visités. En revanche,
le Chat serait un vrai sujet de conversation, en particulier
chez les filles. Plusieurs filles non utilisatrices
ont dit en entretien ne connaître d'Internet
que le Chat, par les récits que leur en font
leurs amies.
La
presse écrite pourrait receler la même
importance que les amis, en particulier pour les plus
âgés (81% des plus de 15 ans, 68% des
moins de 15 ans). Rien d'étonnant à
cela quand on sait combien les magazines regorgent
de références concernant des sites Internet
qui se rapportent aux sujets traités.
Lorsqu'on les interroge, les jeunes mentionnent la
presse spécialisée (magazines de sport,
de musique, dinformatique
) et la presse
des jeunes.
- Margaux
(14 ans) a recours à la presse écrite.
Elle dit avoir découvert une encyclopédie
en ligne dans le magazine pour jeunes LActu.
- Alexandre
(15 ans): "Je trouve des adresses dans des magazines
et je les note sur un papier pour les essayer.
Cest surtout sur la musique et parfois sur
les films. Linfo, les jeux, jamais."
Les
médias audiovisuels jouent aussi un rôle
très important. Les jeunes disent repérer
des sites surtout dans les flashs publicitaires, plus
rarement par des annonces faites pendant des émissions
(scientifiques notamment). Ils semblent ne pas identifier
clairement s'ils sont alors face à une publicité
ou face à une information. En tout cas, ils
ne s'en soucient pas et font feu de tout bois pour
repérer de nouvelles adresses.
- Séverine
(15 ans) déclare être allée
sur des sites dont elle avait entendu ladresse
à la radio et à la télévision:
elle cite NRJ, Fun radio, cest-à-dire
le site dentreprises quelle connaît
déjà.
- Alexia
(12 ans) ne connaît presque rien d'Internet,
mais apprend à le connaître par la
télévision: "A la télé,
je vois des choses sur les achats sur Internet:
des commandes de nourriture en direct, dun
nouveau frigo, dans le JT je crois. Je peux reconnaître
des adresses. Elles commencent par www."
Les
adultes, que ce soit la famille (parents, fratrie)
ou les enseignants, ne sont pas une source dinformation
sur les sites pour la grande majorité des jeunes.
Seuls les frères et surs peuvent jouer
un rôle quand il y a Internet à la maison.
Que
les jeunes soient des utilisateurs réguliers
ou de grands utilisateurs, leurs sources d'information
sont les mêmes. A l'exception notable de la
découverte via d'autres sites Internet pour
les grands utilisateurs, les trois-quarts d'entre
eux déclarant découvrir des sites en
naviguant.
Les
réseaux amicaux
Q15.
Je me suis fait de nouveaux amis sur Internet
|
échantillon
n=170
|
|
filles
|
garçons
|
|
plus
de 15 ans
|
moins
de 15 ans
|
|
utilisateur
régulier
|
grand
utilisateur
|
oui
|
41%
|
50%
|
36%
|
40%
|
43%
|
26%
|
63%
|
non
|
57%
|
50%
|
61%
|
59%
|
54%
|
72%
|
35%
|
Quatre
jeunes sur dix déclarent s'être fait
des amis sur Internet. Ce pourcentage peut paraître
élevé mais pour ces jeunes, la notion
d'amis ne recouvre sans doute pas la même représentation
que celle des adultes.
Des différences se font sentir entre les filles
et les garçons, mais c'est le degré
de pratique d'Internet qui est le plus signifiant:
seuls les jeunes qui se sentent grands utilisateurs
d'Internet déclarent, massivement, s'être
fait des amis sur le réseau.

1 - Les différents types d'usages
2 - Les sites visités
3 - Modes et comportements d'utilisation
4 - Le rôle des réseaux
sociaux
5 - L'influence sur les pratiques
culturelles des jeunes
5
- L'INFLUENCE SUR LES PRATIQUES CULTURELLES DES
JEUNES |
Q29. Depuis
quil y a Internet à la maison...
n=172*
|
moins
qu'avant
|
autant
qu'avant |
plus
qu'avant
|
je
n'ai pas d'appareil
(télévision magnétoscope,
console) |
je
regarde la télévision
|
34%
|
59%
|
1%
|
5%
|
je
regarde des cassettes vidéo (magnétoscope)
|
20%
|
67%
|
3%
|
8%
|
je
joue avec la console de
jeux
vidéo (Nintendo, Sega, Genesis, Play
Station)
|
18%
|
33%
|
5%
|
41%
|
jécoute
de la musique
|
3%
|
68%
|
27%
|
-
|
je
lis pour mon plaisir (livres, BD, magazines)
|
14%
|
76%
|
9%
|
-
|
je
passe du temps à la maison
|
8%
|
78%
|
12%
|
-
|
*
Elèves qui déclarent avoir Internet à
la maison et l'utiliser
Il
semble qu'Internet n'ait quune incidence limitée
sur les pratiques culturelles des jeunes à
la maison, et qu'elle soit la même pour les
garçons et les filles. Leur fréquentation
d'Internet semble surtout engendrer une baisse de
leur consommation de télévision, mais
une hausse de l'écoute de musique.
Jacotte
(17 ans) utilise Internet "très souvent",
surtout le weekend. Pourtant, Internet semble
passer en dernier dans ses loisirs: elle dit l'utiliser
le soir assez tard, quand elle est "tranquille
dans le salon, quand il n'y a rien à la
télé, quand j'ai fini un livre,
que j'ai du temps".
La
télévision est sans doute la plus
touchée par larrivée dInternet
dans les foyers: 34% des jeunes déclarent la
regarder moins quavant. Il sagit toutefois
dun genre particulier de télévision:
cest plutôt la télévision
"tapisserie" qui est concernée, celle que lon
regarde lorsquon na rien dautre
à faire, celle qui vise à tuer le temps,
qui détend, celle vers laquelle on se tourne
lorsquon na pas envie de sengager
dans une activité de loisir qui exige une participation
active.
Les entretiens montrent que les jeunes qui ont Internet
chez eux restent fidèles aux émissions
télévisées qu'ils aiment, qu'ils
regardent la télévision davantage pour
un programme précis que pour passer le temps
et portent un autre regard, plus critique, sur l'offre
télévisuelle. Ils portent parfois des
jugements sévères sur la télévision,
à qui plusieurs adolescents reprochent "dimposer"
ses programmes et de ne pas offrir, comme Internet,
loccasion de rapports interactifs.
La consommation de télévision se modifie
de façon plus nette chez les grands utilisateurs
dInternet (56% dentre eux déclarent
la regarder moins quavant). Dautres affirment
pratiquer les deux activités en même
temps.
- Internet
a modifié la pratique de télévision
de Nicolas (18 ans), qui dit sélectionner
davantage ce quil regarde à la télévision.
"Avant je pouvais me mettre devant la télé
même si cétait pas terrible,
alors que maintenant sil ny a rien
à la télé, je vais chez un
copain et on se met sur Internet." Pourtant, Nicolas
préfère la télévision
à Internet, parce que "cest plus
simple et parce quon nous parle, on na
pas besoin de lire".
- "Internet,
raconte Steve (13 ans), ça ne change rien
à la télé. Je fais les deux
en même temps. Dès que je me mets
sur lordinateur, jaime bien que la
télé soit allumée."
La
musique accroît sa place avec larrivée
dInternet: 68% des jeunes déclarent en
écouter autant quavant, mais 27% disent
en écouter plus quavant. Cest la
seule pratique culturelle traditionnelle proposée
qui augmente chez un grand nombre de jeunes. Certains
entretiens font penser que le cinéma pourrait
être dans le même cas, les jeunes s'informant
volontiers par Internet sur les films qui vont sortir.
Il convient toutefois de tempérer ces pourcentages.
Des enquêtes ont montré que, dans cette
tranche d'âge, les jeunes écoutent de
plus en plus de musique en vieillissant. L'arrivée
d'Internet peut amplifier le phénomène,
ce que montre l'écart entre petits (17%) et
grands utilisateurs (40%), mais ne le résume
pas.
Quant à "l'écoute" de la musique, les
jeunes disent clairement en entretiens qu'ils écoutent
volontiers de la musique en même temps qu'ils
consultent Internet. Leur consommation de musique
semble donc augmenter à la fois par le fait
qu'Internet permet d'accéder à des fichiers
sons ou de consulter des sites sonorisés, mais
aussi parce qu'écouter de la musique se marie
facilement avec la pratique d'Internet.
- Axel
(13 ans): "Je charge souvent des MP3 et je les
garde dans mes documents comme ça, ça
me remplace la radio (jai pas de hi-fi)."
- Quand
Vincent (14 ans) se met sur Internet, il coupe
le son et met en route la télévision
ou sa chaîne hifi.
La
lecture "pour le plaisir" est la pratique culturelle
la moins touchée par Internet, quel que soit
le sexe et lâge des jeunes: 14% déclarent
lire moins quavant, 76% autant et 9% plus quavant.
Les jeunes semblent vouloir continuer à lire
ce qu'ils aiment.
Mylène
(14 ans) reconnaît n'être "pas fana
des bouquins", mais aimer lire "des magazines
de potins".

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© CLEMI, mars 2001

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