La Hague: transcription de la bande son
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Journaliste. (Plan 1) Le cap de La Hague en Normandie, (2) sans aucun doute la région la plus nucléarisée en Europe. Ici cohabitent, entre autres, (3) l’arsenal de la Marine nationale où sont démantelés les réacteurs des sous marins nucléaires (4) et l’usine de retraitement de déchets nucléaires de la Cogema. Une concentration qui soulève de questions en matière de santé et d’environnement, d’autant plus qu’une incidence élevée de leucémies a été constatée dans la région. (5) Pourtant, un rapport rédigé par un groupe d’experts indépendants a conclu qu’il était peu probable (6) qu’un lien existe entre les rejets chimiques et les leucémies. (7) De quoi réjouir les responsables de la Cogema.
Christian Barandas (directeur-adjoint de la Cogema). (8) Nous sommes un industriel tout à fait responsable. Nous exploitons de façon responsable. Dans le cas particulier du site de La Hague, de très nombreuses études ont été réalisées ces dernières années. Elles ont toutes convergé pour montrer qu’il n’y avait pas d’impact de nos activités sur l’environnement et la santé des personnes et je crois que c’est très favorable.
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Journaliste. (9) Comme cette herbe, vingt mille échantillons sont prélevés chaque année (10) sur le terrain par la Cogema pour évaluer le risque de contamination. Des prélèvements qui sont ensuite testés et analysés (11) dans les laboratoires de l’entreprise. Ces analyses ont d’ailleurs été communiquées aux experts de (12) la Commission. Mais malgré toutes les précautions prises, il est impossible d’évaluer avec précision l’impact des rejets (13) radioactifs et chimiques. (4) Si le rapport est le plus complet possible, en l’état actuel des connaissances sur le nucléaire, ses conclusions restent quand même incertaines.
Albert Collignon (épidémiologiste). (15) On reste un petit peu sur sa faim, si vous voulez, parce qu’on a le travail, on pourrait continuer, il y a eu beaucoup de modèles et d’hypothèses qui ont été faites pour arriver à ces conclusions, et les auteurs du rapport disent bien qu’ils ont besoin de connaître davantage les risques toxicologiques des produits chimiques utilisés sur le site Cogema. Et ils ont aussi besoin de faire beaucoup plus d’analyses de ces produits chimiques dans l’environnement que ils n’en ont eu.
Journaliste. (16) Même si aucun lien n’a été établi entre les cas de leucémie et la Cogema, des associations de surveillance de l’environnement appellent à la vigilance. (17) Le rapport n’apporte pas de réponse concrète sur l’origine de ces cas et des questions restent en suspens.
Pierre Paris (Association pour le contrôle de la radioactivité de l’Ouest). (18) Il faut, nous semble-t-il, continuer le travail. Il y a eu du bon travail de fait au sein du G.R.E.N.C.. Au sein de ce groupe de recherche, il y a eu une mise en commun de données qui ont permis d’avancer, d’apprendre certaines choses, mais ce n’est en rien un, un texte final qui doit absoudre complètement l’exploitant, enfin la Cogema.
Journaliste. (19) On ne sait toujours pas pourquoi l’incidence des leucémies est (20) élevée dans le Nord-Cotentin. (21) Reste que le rapport constitue une démarche importante dans la recherche sur les effets de la nucléarisation.

Plan du dossier :
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